juillet 13, 2022 Frederic Lebrun

Densification douce et urbanisme

Depuis quelques années, les pouvoirs publics souhaitent densifier les espaces urbains. Ils viabilisent des friches ou reconstruisent des quartiers entiers sur eux-mêmes, ajoutant quelques étages les uns au-dessus des autres afin d’y regrouper la population.

Le but est de stopper l’étalement urbain et de nombreuses et récentes lois sont venues encadrer ce mouvement : la loi Elan avec la transformation des bureaux vides en logements, la loi Climat et Résilience avec l’objectif de Zéro Artificialisation Nette, ou la mise en place d’aide à la relance de la construction durable (mai 2022).

"Qu’est-ce que la densification douce ?
"

Christian MARQUIS

Il sera compliqué, voire voué à l’échec dès le départ, de ne proposer qu’un seul modèle de reconfiguration de l’urbanisme aux français. Car si certaines familles recherchent une situation en centre ville, d’autres ont pour projet d’avoir une maison, un terrain autour et un voisinage plus aéré, moins concentré.

C’est cela la densification douce : un projet complémentaire, alternatif d’urbanisme, utilisant les espaces déjà bâtis pour en accroitre la densité mais de façon modérée. La maison de plain-pied qui devient une maison à étage, ou la maison à un étage qui aménage le volume sous comble : c’est cela la densification douce. Elle n’est pas massive, elle ne met pas en œuvre des moyens colossaux, mais elle a au fil du temps un impact énorme sur la répartition de la population, le bien-être des familles, la qualité de vie de chacun.

Ces objectifs publics de densification massive sont parfaitement louables.

Cependant, depuis 2015, les Partenaires du réseau Combles d’en France ont posé sur la table la question de l’usage du comble et de la surélévation dans cette perspective de densification douce, même si ce terme n’existait pas encore. Nous savions depuis longtemps que nos travaux permettaient aux familles d’agrandir la maison sans déménager. Qu’ils permettaient d’améliorer les espaces de vie, le confort tout en réalisant un investissement performant à la fois en terme patrimonial mais aussi en termes financiers.

Et nous voyions alors, déjà, arriver de nouvelles demandes, vectrices de nouveaux aspects intergénérationnels. Le logement des étudiants par exemple, un mal chronique en France, commençait alors à trouver une forme nouvelle de solution. Un ou deux étudiants logés dans un comble aménagé pour offrir deux chambres séparées, apportent au propriétaire un loyer pour un logement qui répond au besoin de l’étudiant. Le loyer couvre tout ou partie de l’investissement, il est profitable à l’étudiant : la boucle était bouclée.

De même, certains de nos clients commençaient à trouver sous leur comble une solution pour éviter que leurs parents, souvent devenus solitaires, ne soient hébergés dans des structures qui ne répondaient pas à leurs attentes. C’est ce qui nous avait fait nous rapprocher de CetteFamille, une structure dédiée au logement des séniors chez l’habitant. Ajouter un étage pour loger des séniors ? Une idée absurde à cause de l’escalier ? Pas tant que cela si on considère que les nouveaux espaces à l’étage libèrent de la place au rez de chaussée pour les ainés. Et pas du tout absurde lorsque l’on fait le bilan affectif et financier de l’opération.

Enfin, depuis, certains Conseils Départementaux ont dégagé des financements pour faciliter le maintien à domicile des personnes âgées. Le but est de les loger au sein de familles d’accueil avec lesquelles elles n’ont aucun lien familial mais où elles vont trouver un nouvel équilibre de vie. Solution amenant un meilleur cadre de vie aux séniors, mais servant également la logique de densification douce puisque l’habitat existant est optimisé.