septembre 1, 2020 admin

Isolation des combles habités : comment faire le bon choix ?

L’isolation de votre maison est un enjeu important. L’impact environnemental de chacune de nos actions étant désormais évaluée, il en sera bien évidemment ainsi avec les travaux d’isolation.

Isoler une maison n’est pas un acte anodin. C’est un choix qui va vous permettre de faire des économies, de vous apporter un véritable confort et d’apporter votre pierre à l’édifice de l’effort collectif contre le réchauffement climatique par la réduction des consommations d’énergie.

Mais isoler sa maison est également un budget important. Et le plus efficace, quelque soit votre choix, sera de remplacer, renouveler cette isolation située au-dessus de vous, qui a maintenant 15 ou 20 ans minimum, et dont les propriétés isolantes se sont naturellement réduites avec le temps.

En clair, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. C’est un choix qui aboutit à des conséquences différentes.

Au fond, l’isolation peut s’analyser de quatre façons différentes : le budget, l’efficacité hivernale, l’efficacité estivale et les impacts environnementaux. C’est ce que nous allons explorer dans cet article autour de l’isolation du comble (pour mémoire, la toiture est la zone la plus déperditive de votre maison).

L’ASPECT BUDGÉTAIRE

Les grandes familles d’isolants rencontrées aujourd’hui sont principalement les isolants minéraux (laine de verre ou de roche) et les isolants biosourcés (laine de bois ou lin/chanvre). Bien d’autres solutions existent (produits de recyclage, produits d’origines animales, etc…) mais ils sont encore peu présents sur le marché, surtout celui de l’isolation des combles habités.

D’autre part, isoler votre comble c’est isoler quatre supports différents : le plafond, les pignons et les redressements, et enfin les rampants, ces pans inclinés caractéristiques du volume d’un comble.

Or ce sont ces surfaces inclinées qui compliquent l’isolation du comble. Certains produits type laine de verre permettent de les isoler en épaisseur suffisante en une seule couche. D’autres telles que la laine de bois ne peuvent pas être mis en œuvre sans couches croisées.

Ces modalités de mises en œuvre sont à l’origine d’un écart de prix d’investissement. Tout comme le prix des matériaux eux-mêmes : la laine de verre étant un produit mature et dont la part de marché est suffisamment importante aujourd’hui, ses couts de production sont proportionnellement plus faibles que ceux des isolants biosourcés.

Mais à ces aspects d’investissement initial doivent être confrontés les aspects de retour sur investissement dans le temps : faire des économies l’hiver, en faire aussi l’été et donner à votre maison un argument de vente complémentaire sont autant d’éléments à prendre en compte.

L’EFFICACITÉ HIVERNALE

Première règle pour l’isolation par temps d’hiver : sa fonction est d’empêcher la chaleur de sortir de votre maison. Souvent on pense, à tort, que l’isolation sert à empêcher le froid extérieur de rentrer dans l’espace habité. Ce n’est pas sa fonction. Cette croyance amène bon nombre de propriétaires à calfeutrer les orifices de ventilation du logement pour empêcher le froid de rentrer. Ou à ne pas utiliser les crans de ventilation des fenêtres de toit telles que les Velux. Ce n’est pas une bonne idée car si un peu de fraicheur rentre par ces orifices, c’est que la chaleur intérieure ne sort pas (deux flux d’air ne peuvent pas exister au même endroit). Mais surtout, cela nuit à la respiration du bâtiment et au renouvellement de l’air intérieur.

L’efficacité de l’isolation par temps froid se calcule selon sa résistance thermique, son R. Cet indicateur se calcule très simplement en divisant l’épaisseur de l’isolant par son lambda.

Pour mémoire, le lambda d’un isolant caractérise sa diffusivité thermique. Plus la diffusivité du matériau est grande, moins il est isolant. Plus la diffusivité est faible, plus le matériau est isolant. A titre d’exemple, le métal possède une diffusivité de 200. Nos casseroles de cuisine sont métalliques : elles transfèrent la chaleur de l’extérieur (la flamme) vers l’intérieur (le contenu) très vite. Le métal n’est pas du tout un bon isolant. Le bois naturel a une diffusivité de 0.13 environ. Par comparaison, on comprend très vite que le bois est infiniment plus isolant que le métal.

Les matériaux isolants tels que laine de verre ou laine de bois ont des lambda, une diffusivité, qui se situe entre 0.32 et 0.36. A ce niveau de faiblesse, on peut considérer que ces matériaux sont de très bons isolants l’hiver.

Ainsi, si votre isolant possède un lambda de 0.36 et que son épaisseur est de 220 mm, alors son R sera de 220 / 36 = 6.11. Un très bon score, gage d’efficacité thermique l’hiver.

Avec un bon isolant sous votre toiture, l’énergie utilisée pour chauffer vote volume habité ne sera pas gaspillée pour « chauffer les oiseaux » : elle restera dans votre maison, vous permettant de réaliser de réelles économies sur le budget chauffage de votre foyer.

L’EFFICACITÉ THERMIQUE D’ÉTÉ

Et l’été alors ? Notre pays, en métropole, est dit tempéré. Il ne connait pas d’amplitudes de température trop rudes entre les saisons.

C’est exact, mais avec deux bémols.

Premièrement, les épisodes de fortes chaleurs ont tendance à se répéter, voire à s’amplifier. Chacun a son impression, chacun peut y voir l’explication qu’il pense être la bonne, mais le ressenti est bien là et il est assez communément partagé.

Mais surtout, et c’est le second aspect de la question, sous la toiture, la chaleur du soleil tapant sur les tuiles ou les ardoises génère un phénomène important de chaleur à l’intérieur du toit.

Par 35° à l’extérieur (forte chaleur), la chaleur mesurée sous la toiture peut monter à 70° sous la toiture. Cela, tous nos charpentiers le savent bien, qui préfèrent travailler l’hiver plutôt que durant ces journées de forte chaleur.

Pour qualifier l’efficacité isolante d’un matériau l’été, on parlera de déphasage. Le déphasage s’exprime en heures. Le déphasage est le temps qui s’écoule entre le pic de chaleur à l’extérieur de la maison et le pic de chaleur à l’intérieur du logement.

Autrement dit, si la chaleur est la plus forte à 14h00, quelle est la performance en termes de déphasage de mon isolant ? A quelle heure fera-t-il très chaud dans ma maison ?

Cette notion de déphasage est intimement liée à la masse du produit. Plus un isolant est massif, lourd, plus il peut stocker d’énergie. Et à ce titre, les isolants biosourcés (bois, lin/chanvre) ont à ce jour un avantage sur les isolants type laine de verre.

Certains isolants de type laine de bois vont obtenir des performances de déphasage de 11 heures. Cela signifie que si le pic de chaleur extérieur a lieu à 14h00, le pic de chaleur intérieur devrait avoir lieu vers 01h00 du matin. Or, l’air extérieur s’étant rafraichi avec la tombée de la nuit, le pic de chaleur intérieur sera considérablement réduit.

Et alors ?

C’est toujours une bonne question : et alors ? Qu’est-ce que tout cela m’apporte ? Bien choisir son isolant est donc source de confort en hiver et en été. Ce n’est pas un petit avantage : une maison froide l’hiver, où dans laquelle on ressent des zones plus froides que d’autres, de même qu’une maison chaude l’été, n’est pas une maison confortable.

Par exemple, coucher les enfants dans une chambre tempérée en hiver comme en été est un gage de bien-être pour tous.

Mais d’autre part, l’impact d’un bon isolant l’hiver est un gage d’économie pour toute la famille. Et il en est de même l’été : pas de climatiseur, pas de refroidissement mécanique. L’impact n’est pas neutre.

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LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

A ce stade, vous savez comment fonctionne votre isolant l’hiver et comment il se comporte l’été. Nous allons essayer de ne pas être dogmatique sur ces aspects environnementaux. Ils sont importants, nous le savons tous. Mais il y a plusieurs façons de les aborder.

Premièrement, l’impact environnemental positif, réel, clair que vous obtiendrez en isolant votre maison sera de réduire votre consommation d’énergie pour la chauffer ou la refroidir. Si votre isolant à  quinze ans ou plus, comme c’est souvent le cas dans beaucoup de maisons, isoler votre maison avec de la laine de verre ou de la laine de bois aura le même bon impact pour la planète : vous consommerez moins d’énergie pour chauffer votre maison.

Cet impact, multiplié par les 33 millions de logement qui existent en France, a une conséquence environnementale potentielle majeure et évidente.

C’est un geste pour la planète, doublé et c’est très malin, d’un vrai geste pour votre budget. Car si consommer moins d’énergie signifie épargner les ressources de notre globe, cela signifie aussi dépenser moins.

Ensuite, deux notions peuvent être ajoutées à cet aspect :

  • Mon isolant utilise-t-il un matériau renouvelable pour être produit ? S’il s’agit de la silice ou du pin des landes, la réponse n’est pas la même. Mais d’un coté, le sable transformé en silice est recyclable à l’infini. D’un autre coté, le pin des Landes est cultivé pour des usages de biomasse ou d’isolation. Ce débat d’expert est passionnant et très clivant. Internet regorge de ressources pour vous faire votre propre opinion sur ce sujet.
  • De quelles quantités d’énergie mon isolant a-t-il besoin pour être fabriqué ? Et est-ce un produit recyclable ? Et si oui, avec quelle énergie nécessaire ? C’est ce que l’on appelle l’énergie grise, c’est-à-dire la quantité d’énergie nécessaire pour extraire, transformer, produire, transporter votre isolant. Sur ce point, les F.D.E.S sont en train d’être mises en place sur la base INIES qui, à terme, les recensera toutes. Ces données sur le cycle de vie des matériaux et produits permettront de se forger une opinion claire sur cet aspect de notre consommation.

Sur cette base, il est très largement envisageable de faire l’effort d’un investissement plus important afin qu’il se transforme en un véritable atout lors de la revente de la maison. Avoir isolé en laine de bois par exemple sera certainement de plus en plus perçu comme un argument supplémentaire pour la revente de votre maison.

CONCLUSION :

A ce jour, les deux solutions, laine de bois et laine de verre sont de bonnes solutions. Les épisodes de forte chaleur ne sont pas encore très présents, surtout dans la moitié nord du pays en métropole. Que deviendront-ils à l’avenir ? La réglementation RE2020, adaptée aux construction neuve, prendra en compte les évolutions prévisibles du climat dans les années à venir. Nous allons donc pouvoir suivre ces évolutions beaucoup plus finement que par le passé.

D’autre part, les questions de budget, au moment de faire l’investissement, sont de vraies questions. Et dans tous les cas, rénover son isolation est un investissement gagnant.