décembre 14, 2021 admin

RE2020 : Quel avenir pour l’aménagement des combles ?

Depuis 1973, la France s’est dotée de réglementations thermiques successives visant à réduire la consommation d’énergie de ses constructions résidentielles neuves. Cet historique s’inscrit dans le cadre des chocs pétroliers renchérissant le cout de l’énergie importée de pays étrangers. La Réglementation Thermique 1974, la première du genre, fixait comme objectif un seuil maximum de 225 kWh/m²/an quand on estimait alors que la performance des maisons construites jusque 1973 se situait autour de 300 kWh/m²/an.

Les RT 1982RT 1988RT 2000RT 2005 et enfin la RT 2012 sont venues ensuite ajouter d’autres critères, tels que la Température Intérieure de Confort apparue en 2000, et ont accru le niveau d’exigence des critères.

Ainsi la RT 2012, dont l’objectif prioritaire est la limitation de la consommation d’énergies primaires, contient trois critères : le BbioMax (besoin bioclimatique), le CEP (consommation d’énergie primaire) et le confort d’été. Des trois critères, le plus connu est sans doute le CEP qui se trouvait limité à 50 kWh/m²/an : une division drastique par 4,5 par rapport aux objectifs de la RT1974 !

Au fil du temps, ces réglementations thermiques se sont également enrichies de notions reliées aux impacts environnementaux du bâti. Stopper la production de gaz à effet de serre est devenu de plus en plus un objectif important.

Au 01er janvier 2022, la mue des objectifs sera complète puisque la Réglementation Thermique (RT) prendra le nom de Réglementation Environnementale (RE). Lobjectif de la RE2020 demeure celui de la réduction de la consommation énergétique mais en l’incluant dans le cadre large d’une réduction de l’impact carbone.

Carbone : le nouveau maitre mot des réglementations applicables aux construction neuves est donc désormais au centre des évolutions à venir.

La RE2020, qui n’entrera en fonction qu’au 01/01/2022 du fait du contexte sanitaire qui en a retardé la prise d’effet, englobe les critères de la RT 2012 et y ajoute de nouveaux. Elle s’articule en trois volets :

  • Un volet d’amélioration de la performance énergétique avec le BbioMax, le CEP et le CEPnr. Ce troisième critère, nouveau, viendra rechercher la part des énergies non renouvelables contenues dans le bâti pour en pénaliser la performance.
  • Un volet de réduction de l’impact du bâti sur le climat qui prendra en compte 4 phases différentes : la production des éléments concourant à la construction du bâtiment, la construction du bâtiment, l’entretien et la démolition / recyclage du bâtiment. Apparait ici la notion de Cycle de vie dont l’analyse (ACV) sera désormais au cœur de la RE2020. C’est sur ce volet que le matériau bois prend une place prépondérante car le bilan carbone du bois se trouve être naturellement négatif, c’est-à-dire qu’il stocke le Co2, au contraire des autres matériaux (acier, béton, etc…) qui en émettent pour être produit.
  • Enfin, une refonte de la température intérieure de confort qui devient le critère dit de « degrés heures » visant à prendre en compte le réchauffement climatique mondial pour poursuivre l’amélioration du confort des occupants durant les épisodes de grandes chaleur, dont il est prévu qu’ils s’intensifient à l’avenir.

Passé cet exposé, la question était : en quoi la RE2020 impactera t’elle le comble ?

En effet, les réglementations citées ci-dessus ne s’appliquent qu’aux constructions neuves. Il est prévu qu’elles s’appliquent également à terme aux extensions et surélévations de bâtiments existant de plus de 100 m². Elles orientent l’ensemble des travaux de construction mais les transformations de combles restent assujettis aux réglementations thermiques applicables au champ de la rénovation.

En d’autres termes, la RT2018 qui succédait à la RT2007, continuera d’être la réglementation applicable à la rénovation et donc aux aménagements de combles. Une note de l’ADEME datant de novembre 2018 décrit par type d’ouvrages les performances à atteindre.

Ces performances feront l’objet d’un durcissement en 2023, dans une année. Nul doute que leur durcissement ira dans le sens des objectifs portés par la RE2020.

Mais en attendant, il serait légitime de prendre en considération les conditions climatiques plus sévères auxquelles nous prépare la RE2020 dans la construction neuve : réchauffement global et volonté de réduction des gaz à effet de serre notamment. Les attentes des propriétaires vont dans le sens d’une plus grande exigence de performance climatique.

C’est pourquoi nous recommandons partout en France la pose d’un store extérieur sur les fenêtres de toit. De grandes fenêtres de toit apporteront un maximum de calories gratuites en hiver mais seront aussi une source importante de chaleur d’été. Les stores ou les volets extérieurs seront alors une bonne réponse pour la chaleur d’été. Ils bloquent les rayons du soleil et préviennent le transfert de calories dans le logement.

De même, à partir de septembre 2020, nous avons déployé une offre en isolation à base de laine de bois. Ces produits fabriqués en France à partir de forêts gérées durablement, offrent une double isolation. Une isolation d’hiver empêchant la chaleur de sortir identique aux isolants minéraux traditionnels. Mais en plus un déphasage d’été pouvant aller jusque 11 heures et prévenant la migration de la chaleur provenant de la couverture exposée aux rayons du soleil et transformant potentiellement les murs intérieurs en radiateurs. Le déphasage retarde cette migration suffisamment pour que l’essentiel de la chaleur reparte vers l’extérieur de la maison dans la nuit et conserve au logement une amplitude de chaleur la plus faible possible.

Il est évident qu’un comble prenant en compte ces éléments sera un atout supplémentaire conférant une valeur additionnelle à la maison lors de sa revente.

La RE2020 est la traduction dans le domaine de la construction de la stratégie bas carbone qui touche tous les secteurs d’activité qu’ils soient transports, industries, services et donc la construction. Nous avons une chance historique, c’est d’être acteurs de cette transition énergétique, d’avoir les moyens de modifier le futur. Saisissons-la.